Ecritures de Sidi-bel-Abbès
Francis Rodriguez :
Négrier, mon faubourg,
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Au faubourg Négrier , la vie s’écoulait agréablement , l’animation était constante et foisonnante au milieu de la matinée comme dans une comédie populaire jouée sur une scène de théâtre , tout le spectacle se passait dans la rue et surtout dans l’artère principale , la célèbre rue du Soleil . Tel était le cadre où , pendant toute mon enfance , j’assistais chaque jour aux nombreuses activités qui se déroulaient dans ma petite banlieue. Dès le matin , l’agitation était palpable , les mots lancés un peu fort par les uns et les autres se mêlaient et s’entrechoquaient pour la plus grande joie des enfants devenant ainsi des témoins attentifs. Nous avions l’habitude de voir certaines personnes qui tenaient une grande place dans la vie de notre quartier .
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Un personnage en tenue nous était familier l’agent municipal portait le costume règlementaire et le képi, il était chargé de lire à haute voix les communiqués du Maire , maniait bien les baguettes, le roulement de tambour faisait sortir les gens des maisons avoisinantes. Pour déclamer ses textes qui commençaient toujours par la phrase `` avis à la population …’’ , monsieur Parra se tenait dos à la maison Lévréro avec en face la rue Borysthène. L’homme au tambour habitait la cour au 32 rue du Soleil, que je connaissais bien , c’était un brave homme. Au début des années 1950 le service de ramassage des ordures ménagères s’effectuait avec un tombereau tiré par un cheval de trait, l’agent , enfant du quartier, avait toujours un petit mot pour chaque personne qu’il croisait , je le regardais faire, il se servait d’une paire de larges planchettes pour ramasser les détritus épars et vidait les poubelles à la force de ses bras, les conditions de travail étaient difficiles à l’époque. Chaque semaine j’assistais au passage de la fourrière , l’employé chargé de capturer les chiens errants serrait dans sa main une sorte de lasso qu’il cachait derrière lui, un agent de police à bicyclette l’accompagnait car la capture se passait quelquefois mal avec le propriétaire de l’animal. tournez la page
enveloppe 1952 adresse rue Borysthène à Sidi-bel-Abbès